Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Carine-Laure Desguin, ses romans, nouvelles et poésies
26 décembre 2022

Carine-Laure Desguin, #tropde?(1)

homme-d-affaires-business-informatique-ordinateur-fotomelia-548x521

 

 

 

#tropde ? (1)

 

   Ils le pressentaient. La vie était bien trop belle pour eux, trop facile, trop simpliste. Qu’à tel point, parfois, ils se sentaient lâches, pareils à des loques manipulables qui ne pouvaient en aucun cas relever la tête et gueuler, Non, nous n’acceptons plus ce sens-là, nous exigeons un autre sens, avoir le choix est un droit, sachez-le, donnez-nous un autre sens ou alors, ou alors … Ou alors quoi ? Ils étaient (pouces) pieds et mains liés à jamais. C’était ça ou le néant.

   Ils le pressentaient. Leur utilisation ne diminuait pourtant pas, non. À chaque heure du jour ou de la nuit, les quidams se ruaient sur eux, certains cliquaient sans aucune réflexion, ceux-là cliquaient par automatisme, pour signer en quelque sorte leur passage. Une façon comme une autre de se prouver à soi-même qu’on existe, qu’on approuve un fait sans trop se mouiller. On rejoint la communauté, on clique.

   Il y avait la concurrence, ça oui. Au fil du temps, ils avaient dû partager leur espace avec d’autres possibilités. D’abord une, puis deux, puis trois, puis quatre, puis cinq, puis six possibilités. La couleur des autres possibilités était bien plus avenante, leur mimique aussi. Et puis quoi encore ? Jusqu’où irait ce débordement ? Quelles limites ? Avait-on prévu juridiquement une frontière ? Tout cela commençait à puer gravos. Ces autres possibilités s’étendaient de plus en plus. L’heure des choix arriverait un jour ou l’autre. Après tout, les premiers à s’être imposés là, c’étaient eux !

   Ils le pressentaient. Ils étaient loin d’être cons, eux. Par contre, les autres, ceux qui les manipulaient, ils n’avaient rien compris. Mis à part quelques-uns, vraiment, leurs connaissances étaient quasi nulles. Oh oui, ceux-là se donnaient un genre, dissertaient publiquement sur ceci ou cela. Mais si on creusait un peu, c’était le grand vide à l’intérieur de ceux-là. Ils suivaient bien un leader ou l’autre, et puis après ? Les actes suivraient-ils les paroles ?

   La question écologique revenait sur le tapis à chaque heure de chaque jour, ou presque. À chaque inondation, à chaque tempête de neige ou de vent, à chaque sécheresse. Il y avait donc ce climat et le réchauffement de la terre, notre Gaïa à tous. Et puis cette phrase fatale : La pollution numérique est pire que la pollution liée au trafic aérien.

   Des voix écologiques s’élevèrent, Likez moins et vous respirerez mieux ! Aux quatre coins de la planète, ils devinrent le souffre-douleur, comme s’ils étaient la seule cause de la pollution numérique.

   Ils comprirent que pour eux, le risque d’être moins célébrés était une éventualité. Certains en prirent leur parti et firent courir la rumeur d’un complot. S’attaquer aux likes c’était en effet une façon de priver Gaïa d’une importante fréquence vibratoire d’amour.

 

Carine-Laure Desguin

 

Extraits et infos de MISES A NU, mon dernier livre :

http://carineldesguin.canalblog.com/archives/2022/09/12/39627828.html

Lien vers le site de l’éditeur pour découvrir la présentation de MISES À NU :

https://www.jacquesflamenteditions.com/514-mises-a-nu/?fbclid=IwAR2FHqwcSgI8COn4CSDfOQO6n8FBCux48rqrREbk5yGp0jyATBkb39fcJ3Q

Commentaires
P
Je passe te souhaiter une bonne année 2023, plein de bonnes choses et des textes en pagaille. Mais, de ce côté-là, j'ai peu de doutes, ton imagination ne faiblira pas.
Répondre
É
Bonjour Carine-Laure. ton texte fait réfléchir sur notre utilisation du net, que j'aurais du mal à abandonner. Bonne journée
Répondre
Archives
Carine-Laure Desguin, ses romans, nouvelles et poésies
Newsletter