Hôtel de la mer sensuelle, Evelyne Wilwerth, Avant-Propos, 2015
Hôtel de la mer sensuelle, Evelyne Wilwerth, Avant-Propos, 2015
Avec regret, je referme ce livre, Hôtel de la mer sensuelle. Mon regard s’attarde sur la couverture, une gravure de Martine Souren. Les hanches arrondies et sensuelles d’une femme, un pubis en forme d’oiseau. Le buste, on ne le voit pas. Le visage, on ne le voit pas. Mystères. C’est beau, c’est tendre, c’est léger. C’est coquin, juste ce qu’il faut.
Ces cent et douze pages sont comme ça aussi. Belles, tendres, légères, coquines juste ce qu’il faut. Et mystérieuses.
Dans cet hôtel au style un peu vieillot, quatorze chambres. Evelyne Wilwerth, cette écrivaine qui sonde si justement l’âme humaine (mais pas seulement l’âme humaine…), nous invite à ouvrir les portes de ces chambres. Mais on ne peut tout savoir de suite. Promis n’est-ce pas ? Vous devez ouvrir chaque porte trois fois, cela ajoute du mystère au mystère. Et alors vous ferez connaissance avec Sven. Un solitaire, Sven ? Et Marie-Adrienne ? Pourquoi donc claque-t-elle la porte de la chambre 6 et … ? Oh, je ne peux tous les citer, ces couples. Il y a Marceline et Maxence, Estrelle et Helmut, Marc-Aurèle et Raphaëlle. Et Eulalie ? Est-elle seule, cette Eulalie ? Et Adélaïde ? « Un volcan de lumière dans tout son être », écrit Evelyne Wilwerth. Découvrez comment Adélaïde ...
Dans cet hôtel, la vie se chante et se décline en toutes sortes de couleurs. Il y a pourtant de la souffrance chez certains et de belles découvertes chez d’autres. Oh, Mariette, c’est beau, n’est-ce pas ?
Il y a des capucines et d’autres fleurs, des tilleuls et d’autres arbres, de longues robes vert émeraude et aussi des cuissardes de cuir. Vous voyez ? De la vulgarité ? Oh non, de la sensualité, une pointe d’érotisme parfois mais toujours, toujours, une longue célébration de la Vie. Avec un grand V, oui oui, un grand V. Tout se passe en quelques heures, un 20 septembre, la fin de l’été. Et si tout ce petit monde vous chiffonne, faites comme moi, prenez la route et allez voir par vous-même. Vous croiserez une voiture, c’est celle de Maximilien. Et lorsque vous frôlerez ce champ, s’il vous plaît, ralentissez. Pourquoi ralentir me demandez-vous ? Regardez, regardez bien. Mais s’il vous plaît, passez votre chemin, laissez-le partir. C’est ce qu’il désire. Il? Oui, lui...
Quant à moi, dansotent encore devant mes yeux tous ces mots tendres, légers, coquins et même vivifiants. Qu’on ne s’étonne donc pas si tous les mots de cet Hôtel de la mer sensuelle ont résonné dans les rues d’Avignon, ce livre est un petit bijou aux mille facettes théâtrales.
Carine-Laure Desguin
Evelyne Wilwerth était l'invitée d'honneur du Quatrième Salon du livre de Charleroi Alchimie du livre. Liens: http://carineldesguin.canalblog.com/archives/2015/12/09/33048173.html
http://carineldesguin.canalblog.com/archives/2015/11/30/33003991.html