Soleils Vivaces, Jean-Michel Aubevert, Le Coudrier, 2015

Soleils Vivaces, Jean-Michel Aubevert, Le Coudrier, 2015

Soleils vivaces. Cent cinquante-quatre pages. Un livre, une Poésie. J’insiste sur la majuscule. Ce livre est-il un tour du monde ? Ce livre est un tour des mondes.

Page 91 : « Et comme nos mains se joignaient au-dessus de nos têtes, comme tendues vers les corps célestes de tant d’astres qu’éclipse le soleil, nous embrassions une arche dont la barque parcourait le zodiaque. »

Lire Soleils Vivaces, c’est s’embarquer pour un tour des mondes, c’est traverser les immensités de la planète, c’est zoomer sur des pétales de roses et puis regarder les ciels, afin de s’abriter lorsque les diverses obus de notre civilisation, violences diverses, religions étroites, nous transpercent les chairs. La parole du poète est là, quelque part. Peut-être « dans ce havre d’ondes aux origines du monde » ?

Il y a des mots aussi grands que l’univers, dans Soleils Vivaces. Et ces mots repositionnent l’Homme et la Poésie. Le berceau de Vénus, la nuit fait la courte-échelle aux années-lumière, l’astre crevait sa toile, Orion semblait mutilée, une larme d’isis. Tous ces mots qui, pour celui ou celle qui recherche des clés, proposent l’une ou l’autre serrure…Alors, des portes s’ouvrent. Ou pas.

Sur le lit de ces pages, la densité de la prose n’écrase rien. Car la rose est présente et ses pétales ventilent tout ce qui alourdirait les roues du zodiaque. De l’espérance, il y a de l’espérance qui se réchauffe sous les rayons de ces Soleils Vivaces : « Et j’en croyais mes yeux, tant le ciel nous réplique nos vœux » …

A chaque ligne, les verbes se déposent sur les calices de la nature, de l’épine d’une rose jusqu’aux entrelacs de lierres et c’est peut-être là que se taire le Graal, en fait. Les questions se multiplient et une magie se libère. Jean-Michel Aubevert, avec une poésie lumineuse éveille en nous une clairvoyance qui se dévoile à notre propre insu.  

Ces Soleils Vivaces ne se résorberont pas. Au contraire, ils enflamment à chaque aube les tissus qui nous voilent la face et brisent les verres au fond desquels se mirent nos illusions.

Carine-Laure Desguin

http://carineldesguin.canalblog.com

Press book et palmarès :

http://carineldesguin.canalblog.com/pages/press-book/32061526.html

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Comments

[Nicole De Bodt]

Je l'ai reçu, plus qu'à le déguster Carine-Laure. Je t'en dirai des nouvelles. Merci, pour tes conseils.

Amitiés

Nicole

[C L Desguin]

Merci à toi, Brigitte. C'est le genre de livre qu'on laisse à portée de la main. On l'ouvre quelques minutes, le soir. Et on se laisse pénétrer par les mots.

[écureuil bleu]

Quelle belle critique de ce livre ! Tu donnes envie de le découvrir.

[C L Desguin]

C'est un livre très dense. On lit par petites gorgées. Je lis actuellement Poèmes des lampes, de Jean-Michel Aubevert également. Je me régale. Mais je lis aussi Promesses de demain, d'Edmée de Xhavée et ça, c'est pas mal non plus, un autre genre ( dès que ma lecture sera terminée, je te l'envoie)

[Nicole De Bodt]

Merci Carine Laure. Je suis convaincue ... Soleils Vivaces m'attire vers un voyage que j'apprécie particulièrement.